BRUXELLES (Reuters)
L'UE voit dans le scrutin serbe une chance pour l'avenir
Plusieurs responsables de l'Union européenne ont affiché leur confiance dans l'issue des élections législatives à venir en Serbie, espérant que les partis pro-occidentaux en sortiraient vainqueurs.
En démissionnant samedi, le Premier ministre serbe Vojislav Kostunica, considéré comme un nationaliste modéré, a mis un terme à la coalition gouvernementale qui regroupait depuis dix mois son Parti démocratique de Serbie (DSS) et des formations pro-occidentales, dont le Parti démocrate (DS) du président Boris Tadic.
Les divergences de vues au sein de la coalition sur le Kosovo et les relations avec l'UE sont à l'origine de la crise gouvernementale. Les élections anticipées devraient probablement avoir lieu, selon Kostunica, le 11 mai.
Le ministre slovène des Affaires étrangères, Dimitrij Rupel, dont le pays assure la présidence tournante de l'Union européenne, a espéré lundi une victoire des partis pro-occidentaux à ce scrutin.
"A présent que des élections arrivent, j'espère que les forces pro-UE l'emporteront (...) J'ai vu des signes encourageants", a-t-il dit à la presse avant une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'Union.
"Pour être franc, je ne pense pas que nos amis serbes aient une autre possibilité que l'Union européenne. Où iraient-ils ?", a-t-il ajouté.
Des responsables européens, qui avaient ouvertement appelé à la réélection de Boris Tadic le mois dernier, ont clairement expliqué qu'ils considéraient ce nouveau scrutin comme une chance pour les Serbes de dire à leur classe politique, après l'indépendance du Kosovo, qu'ils souhaitent continuer sur la voie de l'intégration européenne.
"Nous avons là une occasion pour le peuple de Serbie de choisir la voie de son avenir", a dit Javier Solana, le Haut représentant de l'UE pour la politique étrangère et de sécurité commune.
"J'espère vraiment qu'ils continueront de pousser en faveur d'une relation profonde et solide avec l'Union européenne", a-t-il poursuivi.
L'UE a paraphé un Accord de stabilisation et d'association (ASA) avec Belgrade mais refuse de signer ce qui est considéré comme un premier pas en vue d'une adhésion au bloc communautaire tant que la Serbie ne coopérera pas pleinement avec le Tribunal pénal international de La Haye pour l'ex-Yougoslavie (TPIY).
David Brunnstrom, version française Henri-Pierre André
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